Époque 14 : LA RÉVOLUTION DE LA DIGNITÉ

La révolution de la dignité

Manifestations pacifiques. - La brutalité des autorités. - Second Maidan. - Evasion de Yanukovych. - Intervention russe. - Annexion de la Crimée. - "DPR" et "LPR". - Petro Poroshenko. - Nouveau Parlement. - Début des réformes.


Les premières manifestations étaient traditionnellement pacifiques et peu massives, mais la dispersion violente et injustifiée du Maïdan étudiant a donné lieu à une nouvelle flambée d'indignation populaire. Cette fois, la voie pacifique n'était plus possible - plus de cent personnes ont été tuées sur les barricades du nouveau Maïdan.

Le 20 février 2014, la confrontation a atteint son paroxysme. Indécis quant à la poursuite de l'effusion de sang, M. Ianoukovitch s'est secrètement enfui en Russie et a été déposé par le Parlement. Immédiatement après, la Russie a mené une guerre non déclarée contre l'Ukraine, en s'appuyant sur une partie de la population des régions du sud-est et en utilisant des méthodes totalement inacceptables dans la politique moderne. Tout d'abord, les séparatistes pro-russes, avec l'aide de l'armée russe, ont pris le contrôle de la Crimée, après quoi la Russie a incorporé la république en violation flagrante des normes internationales. Un scénario similaire était envisagé dans toutes les régions du sud-est, mais les séparatistes n'ont pu obtenir un succès relatif que dans deux d'entre elles, en proclamant les "républiques populaires" de Donetsk et de Louhansk. Ces entités, fortement soutenues par l'armée et la propagande médiatique russes, se sont engagées dans une confrontation militaire ouverte avec le reste de l'Ukraine. Des milliers de personnes des deux côtés ont été victimes de cette "guerre hybride".

Dans le fracas des canons et des lance-roquettes en Ukraine, des élections ont été organisées pour un nouveau président - remporté sans condition par l'"Occidental" Petro Porochenko - et une nouvelle Verkhovna Rada, où les forces démocratiques ont également remporté la majorité absolue. Pour la première fois dans l'histoire de l'Ukraine indépendante, toutes les branches du pouvoir semblaient prêtes à mener des réformes européennes réelles plutôt que cosmétiques. Mais les réformes ont été retardées de manière inacceptable, et leur première conséquence a été une augmentation globale des prix et des tarifs, accompagnée d'une chute catastrophique de la monnaie nationale. Les résultats des réformes sont encore à voir, mais en attendant, l'aide à grande échelle des autres pays et des organisations internationales promet d'être la principale source de stabilisation.